Le gluten, plus qu’une histoire de ventre plat

Cela fait maintenant 4 ans que je limite ma consommation de gluten. Pourquoi? Tout simplement parce que je suis intolérante à ce dernier. Si parfois, cette intolérance en fait sourire (et donc questionner certain.e.s), elle est bien là, bien réelle. Certes, je ne suis pas coeliaque (et heureusement pour moi, car c’est tout sauf une sinécure).

Comme je le disais, je ne suis pas coeliaque et donc la consommation de gluten, à part me donner des crampes et un ventre gros comme un ballon de football, ne m’enverra pas à l’hôpital. Pourtant, prêter attention à ce que mon corps apprécie et n’apprécie pas dans mon alimentation a changé ma vie. Entre se sentir parfaitement bien et devoir courir à l’hôpital, il y a différents de degrés. Vivre chaque jour avec un inconfort dans quelque partie de son corps que ce soit ce n’est pas une vie. Pour moi, mon bien-être physique est aussi important que mon bien-être mental et surtout il y contribue. Une douleur physique quotidienne, ça mine et le gluten a contribué à me miner pendant des années.

Je ne sais pas quand ça a commencé exactement. Adolescente en tout cas, mon ventre est devenu une véritable obsession. J’ai toujours été mince, voir maigre même. Pourtant mon ventre n’était jamais plat, sauf le matin. Je ne comprenais pas pourquoi tous les jours c’était le même cirque. Je n’étais même pas consciente que ce que je mangeais pouvait en être la cause. C’était un fait, qui me peinait et qui pouvait être douloureux par moment mais il fallait que je fasse avec. J’avais beau faire des abdos tous les jours, ça n’y changeait rien. Tous les soirs, je me retrouvais avec un ventre de femme enceinte. Certes, c’est joli un ventre de femme enceinte mais quand tu n’es pas enceinte et surtout que tu as 16 ans, la pilule est difficile à avaler.

C’est au travers de cette obsession pour mon ventre que s’est matérialisée mon anorexie. Mon anorexie était mentale et donc avait sa source dans mon bien-être mental mais son extériorisation ou plutôt son expression se centrait sur ce fameux ventre. Je parle de mon anorexie dans l’article Bodypositivisme: Un chemin à sens unique? si vous souhaitez en savoir plus. J’avais conscience de ce ventre, de mon ventre à tout moment mais le ressentait comme un corps étranger.

Je me suis guérie de mon anorexie (j’utilise cette expression car j’ai guéri les symptômes toute seule; l’anorexie est partie mais la cause profonde est restée et s’est réveillée à nouveau bien plus tard sous une autre forme) mais cette sensation de malêtre dans mon ventre est restée. Les douleurs se sont intensifiées. Des crampes, tous les jours. Des soirées annulées car j’avais mal et la position couchée était la seule qui apaisait ma douleur. Ce besoin constant de rentrer mon ventre. Sans parler des pantalons qui était à ma taille mais en fin de journée constituait une torture car trop serrés. A ce stade-là, le gluten je n’y pensais toujours pas. Je n’avais fait aucun lien.

Il a fallu une combinaison que de plusieurs événements pour le faire. D’abord, j’ai commencé à manger beaucoup de plats à base de riz parce que j’aimais ça. J’ai réalisé au bout d’un moment que je me sentais mieux ces jours-là. Il y a aussi eu une visite chez mon ostéopathe pour des douleurs lombaires chroniques. Elle a mentionné que c’était peut-être lié au gluten et qu’il faudrait creuser. Et enfin, il y a eu cette conscientisation générale, le phénomène de mode du sans gluten.

Au bout d’un moment, j’ai décidé de tester une régime sans gluten. Pas facile au départ car le simple exercice d’identifier des aliments à base de gluten demandait un sacré effort. Mais j’étais pleine de motivation surtout que les résultats se sont présentés rapidement: plus de crampes, moins de douleurs lombaires et un ventre plat de chez plat, du matin au soir, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 (enfin sauf pendant les jours de règles bien entendu)! Un miracle. Un bonheur. Un confort absolu.

Après ça, impossible de retourner en arrière. J’ai exclu le gluten complètement pendant deux ans et demi. Tout aliment contenant du gluten de base était exclu. Par contre, n’étant pas coeliaque, je n’avais pas besoin de l’assurance de la certification “sans gluten”. Des traces de gluten n’ont jamais été un souci.

M’intéressant de plus en plus à ce sujet, j’ai découvert le fléau que constituait le gluten pour notre système digestif. Sans entrer dans un discours catégorique, sachez que le gluten est une protéine qui a été ajoutée dans l’alimentation “récemment” à l’échelle de l’histoire de l’homme. Certes, on évolue et on s’adapte mais beaucoup d’entre nous n’avons pas les enzymes nécessaires pour le digérer correctement.

On notera aussi les mutations génétiques opérées dans les céréales que constituent notre alimentation. Ces céréales ne ressemblent en rien à ceux consommés auparavant. Il y aussi beaucoup de gluten ajouté dans nos produits de consommation. On mange moins de pain qu’avant mais la consommation de gluten reste plus ou moins au même niveau depuis les années 50. Ce qui veut dire qu’il se trouve ailleurs dans notre alimentation et les chercheurs étudient si ce gluten ajouté et modifié aurait un impact différent que celui présent dans celui consommé il y a 50 ans dans le pain. Tout ceci est très controversé et je ne vais pas m’étendre sur cet aspect. Ce qui comptait pour moi c’était d’écouter mon corps et mon corps me disait: “gluten que nenni”.

Je parle au passé car mon intolérance avec les années s’est amoindrie. Je parlerais désormais plutôt de sensibilité au gluten et c’est une grande victoire pour moi. En cas d’intolérance, on peut parfois voir des améliorations en évitant l’ingrédient cause de l’intolérance pendant une période donnée. Ceci permet au corps de récupérer, d’évacuer le gluten accumulé (oui car c’est de la colle dans vos intestins – dans “gluten” il y a “glu”…) et de désenflammer.

Depuis un an et demi, je teste et je vois une amélioration dans certains cas. Je peux désormais manger du pain avec gluten. Un vrai petit bonheur et ça rend la vie beaucoup plus facile quand on n’est pas chez soi. Pas n’importe quel pain par contre. Le pain Sara Lee vous oubliez – en même temps perso je trouve ça infâme donc ce n’est pas une grande perte. J’évite le pain industriel et je me porte très bien. Pour le reste, les pâtes et les pizzas c’est encore “mission impossible”. Je continue à apprécier ces mets délicieux sans gluten. Je pense que c’est lié à la quantité de gluten ingérée. Un plat de pâtes ce n’est, à part la sauce, que du gluten. C’est encore de trop.

Mon optique pour le moment est donc de doser, de ne pas exagérer et de me faire plaisir tout en écoutant mon corps. Je peux manger une viennoiserie par exemple mais alors je me limite à la moitié et surtout ce n’est pas un geste quotidien.

Je pourrais manger du gluten tout le temps et vivre avec mes crampes mais pour moi le confort est primordial. Ce n’est pas juste une question de ventre plat comme je l’écrit dans le titre. A l’adolescence, c’était un obsession mais heureusement pour moi, j’ai mûri. C’est avant tout une histoire de se sentir bien dans son corps et ça, ça n’a pas de prix.

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Comment envisagez-vous votre alimentation? Avez-vous des intolérances également?
Comment les gérez-vous au quotidien? Ecoutez-vous votre corps?

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